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été-ardent

L'été ardent (1969)



 

Entretien avec Carole Détain

CD – Dans ce roman, vous  mêlez avec beaucoup de cohérence les histoires d’amour et les évènements politiques. Comment s’est fait cet assemblage ?

L’usine métallurgique (p.29)

J’ai accepté, sans trop me faire prier, de me joindre à une opération qui consistait à faire le tour des zones industrielles par petites équipes pour aller engager le dialogue avec les ouvriers. C’est ainsi que je me suis retrouvé en compagnie de cinq ou six jeunes tout aussi novices que moi devant les grilles d’une imposante usine métallurgique. J’en connaissais la grande toiture en sheds visible au loin depuis les baies du lycée, mais je ne m’étais jamais approché de ses bâtiments ni de sa vaste cour que je découvrais à cet instant à travers les barreaux du portail.

un calme inhabituel devant le lycée (p.24)

Il régnait un calme inhabituel devant le lycée. Il n’y avait presque personne sur le trottoir ni sur les marches où se regroupent habituellement les externes. Les grandes portes vitrées étaient restées fermées. À l’intérieur, la cour était déserte. Seul le portillon de la loge était ouvert. Quelques personnes en barraient le passage. Parmi elles, nous avons reconnu le surgé et des enseignants avec un paquet de tracts à la main.

Un tumulte passionné (p.20)

L’homme au visage creusé qui m’a conduit jusqu’à la salle commune et dont il me semblait que le rôle devait se cantonner à celui d’un maître de maison offrant avec une méfiance toute paysanne l’hospitalité aux invités de son fils, à ma grande surprise, se mêle à la conversation. Loin de vouloir tempérer nos envolées subversives, il prend plaisir à défendre lui aussi, sur un ton paradoxalement mesuré, les positions les plus radicales.

La bibliothèque (p.14)

Dans la cuisine, que nous traversons maintenant en silence, je suis frappé par l’imposante bibliothèque installée face à la fenêtre. La pièce tout entière se reflète sur ses portes vitrées. Les couleurs vives de la toile cirée couvrant la grande table, les ustensiles suspendus au bandeau de la cheminée, la masse sombre de la vieille cuisinière poussée sous la hotte monumentale, tous ces objets impriment leur image insolite au dos des volumes alignés sur les rayonnages.

Allan (p.12)

Allan, je le rencontre aux réunions des responsables de secteur. Des circonstances peu propices aux relations personnelles. Les ordres du jour s’épuisent tard dans la nuit et nous n’avons guère envie de prolonger les séances pour entretenir des amitiés particulières. Mes échanges avec ce camarade se sont longtemps cantonnés au strict nécessaire requis par nos activités militantes.

Elle te plaira, me dit Allan (p.44)

« Elle te plaira, me dit Allan, c’est une fille super. On se connait depuis toujours… nous avons fait des tas de bêtises ensemble ! » Il a prononcé ce « elle te plaira » d’un ton enjoué, avec un brin de mystère, comme s’il m’avait préparé une bonne surprise. Aucune des filles présentes n’avait jusqu’alors éveillé l’idée d’un flirt et je m’étais résigné à des relations de simple camaraderie avec tous les protagonistes de la fête.

Par milliers, les ouvriers des vallées... (p.36)

L’après-midi, lorsque le cortège a déroulé son interminable ruban tout au long de l’avenue qui conduit à la Préfecture, j’ai reçu en pleine face le déferlement de la réalité sociale que j’avais jusqu’alors ignorée.

Elle est arrivée, l’invitée promise (p.46)

Elle est arrivée, l’invitée promise. Elle est là, parmi nous, dans la salle à manger. Elle a débarqué au moment où personne ne l’attendait plus, où je m’étais moi-même résigné à une soirée maussade.

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